lundi 8 juillet 2013

Les romans possèdent une architecture

Florence Noiville, “Au commencement étaient les verbes”, in Le Monde des Livres du 17 mai 2013, au sujet de Changer d’avis (Changing My Mind) de Zadie Smith, traduit de l’anglais par Philippe Aronson, éd. Gallimard, 430 p.

« […] (Re)lire.
[…] Zadie Smith cite cette phrase de Nabokov : « Assez curieusement, on ne peut pas lire un livre : on ne peut que le relire. Un bon lecteur, un lecteur actif et créatif, est un relecteur. » […]

Habiter.

Zadie Smith parle de la manière dont relire un texte conduit à y déambuler comme dans une maison. « Les romans que nous connaissons le mieux, possèdent une architecture, note-t-elle. Non seulement une porte qui conduit à l’intérieur et une autre à l’extérieur, mais des chambres, des couloirs, des escaliers, des petits jardins devant et derrière, des passages dérobés. » Lorsqu’on pénètre dans un roman qui nous est à ce point familier, on a parfois « le sentiment de le posséder ». L’impression que « personne d’autre n’y a jamais séjourné ». On fait abstraction des touristes, de tous les gens égarés là par inadvertance. « Même l’autorité créatrice de l’architecte semble devoir s’incliner devant la merveilleuse manière dont nous habitons son œuvre. » […] »

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